Gaspard Jodok STOCKALPER Vom TURM
Le « Roi du Simplon »
(14.07.1609 – 29.04.1691)
I. Préambule
Dans le cadre de l'histoire d'une famille originaire des environs du col du Simplon, il m'est apparu indispensable de réserver une place à certains personnages historiques hors du commun qui ont forgé l'histoire du Simplon, parmi lesquels figure en bonne place le baron Kaspar Jodok Stockalper, surnommé auprès de la cour du roi de France Louis XIV "le roi du Simplon", qui fut à l'origine de l'essor économique du col du Simplon au cours du XVIIe siècle.
Il n'est d'ailleurs pas invraisemblable que Stockalper, dans son rôle d'entrepreneur qui occupa près de 2'000 personnes au temps de sa gloire, tant en Valais que dans les régions limitrophes, n'ait pas recouru au service de plusieurs familles de Varzo, en particulier pour le transport du sel et d'autres marchandises sur le col du Simplon .
Le texte qui suit est un condensé de plusieurs sources que j'ai compilé en une présentation qui me paraît assez complète pour une découverte du personnage et de ses principales réalisations, ainsi que des vestiges immobiliers de son empire qui ont subsisté au fil de la route qui franchit le col du Simplon, de Brigue à Domodossola.
A son époque (XVIIe siècle), Kaspar Jodok Stockalper fut l’homme le plus puissant et le plus riche du Valais. Figure emblématique du siècle, il fut à la fois un commerçant actif et avisé, un homme politique estimé et un mécène reconnu. Il possédait un esprit vif et une grande culture, et parlait couramment cinq langues (haut-valaisan, italien, allemand, français et latin). En tant qu’entrepreneur, il contribua au développement économique d’une bonne partie du Valais et à doter le col du Simplon d’un statut de voie de transit internationale. Maître de la quasi-totalité des monopoles du Valais d’alors et parvenu aux plus hautes charges de l’Etat, il amassa une fortune considérable, ce qui lui valut quelques inimitiés à l’origine de son exil volontaire en Italie voisine au couchant de sa vie. Avec les moyens dont il disposait, il joua incontestablement aussi le rôle d’un mécène en contribuant à l’édification de nombreux immeubles religieux et civils, en particulier à Brigue et sur les sentiers du Simplon. Il a laissé des traces visibles sous la forme de plusieurs édifices historiques importants qui ne cessent de rappeler son souvenir si l’on parcourt notamment le Simplon de Brigue à Domodossola.
I. Les origines de la famille
Selon certaines sources, la famille Stockalper serait d’origine italienne, issue de la famille « de Oltieri ». En 1330, Antonio de Oltieri, commerçant, acquit différents biens immobiliers, dans les environs de Berisal, au lieu-dit « Stockalpe », où il se fit construire une habitation. Peu à peu, à la faveur de l’environnement local peuplé de gens d’origine germanique, la famille abandonna vraisemblablement son nom d’origine pour adopter dorénavant celui de « Stockalper ».
Il apparaît que la famille de Kaspar s’était enrichie au cours du temps. Fils de Peter Stockalper, notaire, et de Anna Maria Imhof, Kaspar naquit le jour de Saint-Bonaventure dans (l’ancien) château Stockalper, à Brigue, le 14 juillet 1609 et fut baptisé le dimanche suivant en l’église de Glis.
Son père étant décédé en 1611, les enfants sont mis sous tutelle et sa mère contracte un nouveau mariage. Kaspar est placé dans les collèges de jésuites à Brigue et à Venthône et est formé durant une année « in dialectibus praelectionibus » à l’académie jésuite de Fribourg-en-Brisgau, puisqu’on le destinait à une carrière de notaire.
II. L’ascension sociale et politique
Revenu de France en 1629 au terme de ses études et de différents voyages (il avait alors vingt ans), Kaspar se met aux affaires. La peste s’étendait alors en Valais et l’évêque Hildebrand Jost venait d’être chassé. Les jésuites avaient été expulsés en 1627 et leur plus ardent défenseur, Antoine Stockalper, cousin du père de Kaspar, avait été sauvagement exécuté (décapité) pour haute trahison à Loèche.
C’est alors que Stockalper commence sa carrière comme responsable du comité de surveillance de la peste à Gamsen. En 1634, il entre en scène comme commerçant et transporteur de marchandises dans le trafic international.
En 1636, il obtient de la Bourgeoisie de Brigue la concession de la mine de fer dans les vallées du Simplon, d’abord en tant que locataire, puis comme propriétaire dès 1640 et participe à l'exploitation de la mine de plomb de Bel, à laquelle s’ajoutera bientôt celle des autres mines du Valais, à savoir les mines de plomb de Mörel et Goppenstein, les mines d’or de Zwischbergen-Gondo, les mines de cuivre du val d’Hérens, ainsi que les mines de fer de Grund-Ganter.
Il prend pied politiquement en 1636 comme Boursier (Saeckelmeister) de la Bourgeoisie et en 1637 comme châtelain de Gondo-Zwischbergen à la frontière de l’Etat. En 1638 (et à nouveau en 1642, 1648, 1650 et 1672) Kaspar est châtelain du dizain de Brigue et représente dès lors pendant 40 ans cette circonscription au sein de la Diète, le plus haut organe politique du pays. Déjà au cours de la première année officielle il est appelé à se déplacer pour des missions diplomatiques importantes auprès de l’Ambassade de France à Soleure, comme aussi encore plus tard souvent aux réunions de la Diète de la Confédération des 13 cantons. En 1639, il entre au sein du Conseil secret de guerre du Valais en sa qualité de Colonel de dizain.
Sur le plan militaire, il fonde en 1641 sa propre (et très rentable) compagnie de mercenaires, dont il loue les services en France, en Espagne et en Savoie jusqu’au moment de sa chute.
En 1645, Stockalper est désigné par la Diète en tant que « colonel de la Morge » (Oberst ob der Mors), soit le plus haut grade de commandement des troupes valaisannes. Durant la même année, il reçoit la fonction de gouverneur de Saint-Maurice et en 1646, par ailleurs, l’évêque le nomme à vie châtelain de Martigny .
En 1647, il obtient de la Diète du Valais le monopole du commerce du sel avec le devoir impérieux de « procurer du sel à tous le pays » (« die landschaft zu besalzen »). En fonction de leurs positions géographiques respectives, le Haut-Valais était alors approvisionné par l’Italie, alors que le Bas-Valais recevait du sel français ou espagnol. Afin d’améliorer le transport de cette denrée très prisée, il fit creuser entre 1651 et 1659 le canal qui porte toujours son nom, près du Rhône, sur un parcours allant de Vouvry à Collombey-Muraz.
Ce n’est là en fait que l’aboutissement de démarches commencées dès 1638, au terme desquelles il parvient finalement à réunir entre ses mains tous les monopoles de la République (transit commercial, escargots, huile de térébenthine, résine des mélèzes).
En 1653, Stockalper accède à la noblesse en recevant le titre de chevalier du saint-Empire qui lui est conféré par l’empereur. Il est par ailleurs élevé à la dignité de « baron de Duin » par le duc de Savoie.
Un des points saillants de sa carrière politique est sa nomination comme chancelier de la République du Valais à Noël 1652, poste qu’il occupera durant 18 années (1652-1670). Il occupera ensuite de 1670 à 1678 la fonction de Grand Bailli de la République, ce qui lui permettra de réunir sur sa seule tête les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire du pays.
III. La chute du « roi du Simplon », son exil en Italie et sa mort
En 1677, à l’approche du 3ème renouvellement de la concession du monopole du sel, sa chute est annoncée. Aux yeux de ses contemporains, Kaspar Stockalper est devenu bien trop puissant par sa richesse et ses influences diverses. A la Diète de mai 1678, plusieurs opposants se font jour, parmi lesquels les 4 dizains Adrien In Abon de Viège, Jean de Montheys de Sion, Antoine de Courten de Sierre et Christian Gasner de Loèche. Les raisons de sa mise en accusation sont mues essentiellement par la jalousie du patriciat valaisan face à son insolente richesse, les carrières et les ascensions sociales brisées, les rancoeurs personnelles, en passant par tous les procès et les terres abandonnées pour cause de reconnaissance de dettes.
Lors de la Diète qui se tient à Sion le 6 décembre 1679, pas moins de 32 griefs sont retenus contre Stockalper, dont 28 concernent des malversations et abus de pouvoir et trois un refus d’obéissance face à l’autorité de la Diète. Il est aussi décidé de saisir tous ses biens.
Mais en homme avisé, Stockalper a déjà pris la fuite, probablement le 11 octobre 1679 en passant par le Simplon en direction de Domodossola, où il s’installe en exil. Le baron connaît parfaitement bien cette région de l’Italie voisine, où il possède d’ailleurs également des biens immobiliers et des revenus qui ne lui ont pas été confisqués. Il bénéfice au surplus de la bourgeoisie d’honneur qui lui a été octroyée par la ville de Domodossola 20 ans plus tôt, et de ses relations avec les familles nobles du lieu, parmi lesquelles la famille de Capis. Accueilli avec les honneurs militaires, il y passe 5 années d’un exil relativement doré.
Déjà connu comme généreux donateur pour sa contribution de 5'500 livres impériales à l’édification des immeubles et chapelles composant l’ensemble connu sous le nom de « Sacro Monte Calvario », au Sud de Domodossola, il investit encore 2'000 livres à son arrivée d’exil pour faire construire une maison où il entend passer le reste de ses jours (c’est en fait devenu l’actuel centre d’accueil du site). Plusieurs indices de son séjour y sont conservés, en particulier sa fameuse devise « Nihil solidum nisi solum » inscrite sur un des piliers d’entrée, ainsi que sa représentation sous l’aspect du roi Gaspard dans la chapelle de la Résurrection (chapelle n° XV)..
Cependant, en 1685, à la faveur du décès de l’un de ses opposants, la Diète du Valais l’autorise à revenir dans sa patrie. C’est ainsi que le 5 juin 1684, Kaspar Jodok Stockalper décide alors de rentrer à Brigue, où il reçoit un accueil triomphal, ce qui ne manque cependant pas de raviver les passions à l’origine de son exil. Toutefois, la Diète statue son sort et décide de ne retenir ni ses fautes, ni ses infractions, sous réserve qu’il se tienne tranquille et paisible dans son château de Brigue, où il décède le 29 avril 1691, âgé de 82 ans, soit environ 1 année et 4 mois après le décès du pape Alexandre VIII, quasiment du même âge (né Pierre Ottoboni, 22 avril 1610-1er février 1690) et qui vécut lui aussi tout au long de ce siècle sans peut–être jamais le côtoyer !
Sa longue vie ne lui épargna cependant pas des malheurs au sein de sa propre famille. En effet, des 14 enfants qu’il avait eus et qui périrent pour la plupart dans leur jeunesse, Kaspar survécut à six de ses fils. Seul le fils de Petermann, Peter Anton Josef Ignaz, parvint à maintenir la lignée des Stockalper, qui s’éteignit avec le dernier descendant mâle, le Dr Kaspar von Stockalper.
Toutefois, suivant une communication orale qui m'a été faite directement par les intéressés dans les années 2000, il est à noter que le nom de "von Stockalper" a été relevé par les descendants d'une lignée féminine établie dans le canton de Vaud.
A la requête de la Diète valaisanne, un inventaire des biens de Stockalper fut ordonné en 1679, pour lequel des commissaires furent dépêchés au château de Brigue.
Il est intéressant de noter à cet égard que d’Ernen à Saint-Léonard, hormis la propriété du château de Brigue, les immenses propriétés (latifundia) en Ossola (Italie voisine), tous les droits possédés en dessous de Saint-Léonard - parmi lesquels la baronnie de Duin près du lac d’Annecy -, et les effets mobiliers, les commissaires parvinrent à une estimation de la fortune de l’exilé représentant un montant de l’ordre de 2'200'200 Walliser Pfund. Avec un telle somme, il était possible, à la fin du XVIIe siècle, d’acquérir en Valais quelques 122'200 vaches, représentant une colonne de près de 270 kilomètres !
Il s’agit là d’une gigantesque fortune amassée en quelques 45 ans en application des principes contenus dans les sentences latines qu’affectionnait tant Kaspar Jodok Stockalper, lequel ne manquait certainement pas d'imagination :
« Nihil solidum, nisi solum » (rien n’est durable excepté le terrain et le sol)
« Sospes lucra carpat » (anagramme de « Casparus Stocalper ») (Gains sûrs sur le tapis)
"Si male vis semper vivere, vive male; si bene vis semper vivere, vive male" (si tu veux vraiment vivre toujour mal, vis mal; si tu veux vivre toujours bien, vis mal)
"Voluptas brevis, poena perpetua; modica passio, gloria infinita" (A plaisir court, punition perpétuelle; à passion modérée, gloire infinie)
"Multorum vocatio, paucorum electio, omnium retributio" (Beaucoup appellent, peu font des choix, tous veulent être rétribués)
IV. Les immeubles édifiés au XVIIe siècle par Kaspar Jodok Stockalper (aperçu)
Les immeubles dont il est fait état ci-après ont tous été édifiés dans la seconde moitié du XVIIe siècle, période à partir de laquelle le baron Stockalper était parvenu au faîte de sa puissance.
A. Le château Stockalper, à Brigue
Primus inter pares, généreuse et vaste résidence dominant la ville de Brigue, le château Stockalper constitue le plus important palais baroque de Suisse. Il fut édifié par Kaspar Jodok Stockalper de 1658 à 1678 à côté de l’immeuble familial où il était né en 1609.
Composé d’un grand bâtiment rectangulaires édifié sur 4 niveaux, l’édifice apparaît comme un mélange de différents styles. Il comprend une vaste cour intérieure encadrée d’un rez-de-chaussée et de deux et trois étages d’arcades à balustrades et colonnettes de tuf, dominée par trois imposantes tours coiffées de coupoles en forme de bulbe. Ces trois tours rappellent les Rois Mages (Gaspard, Melchior et Balthasar) qui ont donné leur nom au palais « Domus Trium Regnum ». Au temps du Grand Stokalper, la cour servait d’entrepôt pour les marchandises en transit et de lieu de rassemblement pour les équipages.
Après le décès du dernier descendant de la famille Stockalper, le palais est acquis par la commune de Brigue au terme d’un plébiscite communal historique tenu les 29 et 30 mai 1948 et abrite aujourd’hui les services de l’administration municipale, les services du tribunal des districts de Conches, de Rarogne oriental et de Brigue, un musée, un théâtre, la bibliothèque, ainsi que les archives Stockalper. A l’ouest se trouve un vaste jardin dépendant de la propriété.Avec l’aide de la « fondation pour le château Stockalper » constituée à cet effet, l’édifice a fait l’objet de 1954 à 1961 d’une restauration de l’ensemble de l’édifice.
B. L'ancien hospice du Simplon (Alte Spittel)
L’ancien hospice du Simplon (« Alte Spittel ») fut édifié par Kaspar Jodok Stockalper en 1666 sur les ruines de l’ancien hospice fondé en 1235 par les chevaliers de Saint-Jean. Il servit d’hospice jusqu’à la fin de la construction (1831) de l’actuel hospice situé plus haut sur la route actuelle du col et toujours tenu par les chanoines du St-Bernard. L’édifice quadrangulaire comporte un petit clocher. Les deux premiers étages étaient ouverts aux voyageurs passant le col, alors que les 4 derniers étages étaient réservés à la famille Stockalper qui utilisait ces locaux comme résidence d’été. L’immeuble a fait l’objet d’une complète restauration en 1968.
Les bâtiments situés au Sud de l’Alte Spittel (« Barral Haus » ou Maison Barral) ont été construits en 1903-1904 et devaient servir de résidence d’été aux hôtes de la mission d’Immensee ; finalement ils furent utilisés comme retraite estivale pour ses séminaristes. A partir de 1968, les locaux sont utilisés par l’Armée suisse ; le reste du temps, des organisations de jeunesse les utilisent pendant les vacances d’été.
C. La "Suste" inachevée au lieu-dit "Aebi", près de Gabi
L’immeuble (« Suste ») inachevé à l’entrée des gorges de Gondo, au lieu-dit « Aebi », après le hameau de Gabi. Daté de 1676, le linteau de la porte de l’édifice qui devait voir le jour ici indique l’emplacement d’une construction entreprise à cette période par Stockalper sur le tracé de la route du col de l’époque, destinée à être utilisée comme entrepôt et logis, mais dont les travaux furent irrémédiablement interrompus par les évènements politiques qui le contraignirent à partir en exil en Italie (1679). Laissées en l’état depuis lors, les ruines de l’immeuble témoignent cependant s’il le fallait de l’implantation du roi du Simplon sur la route du col homonyme.
Un autre immeuble assez important, d'une surface totale prévue de 2000 m2, sis à Turtmann (Tourtemagne), ayant la même destination de « Suste », et dont la construction remonte aux années 1670-1674 n’a, lui aussi, jamais pu être achevé pour des raisons identiques et est demeuré en l’état avec des caves et des pans de murs, comme on peut le voir encore de nos jours.
D. La tour Stockalper de Gondo
La tour Stockalper (« Stockalperturm ») à Gondo. Destiné également à être utilisé à la fois comme entrepôt et logis, cet édifice d’aspect sévère fut construit par Stockalper durant les années 1666 à 1685. Le choix de son emplacement stratégique a été surtout dicté par le tracé naturel de la route du col du Simplon à la proximité de la frontière avec l’Italie voisine et par celle qui mène au Zwischbergenthal (Val Vayra), où sont situées les mines d’or de Gondo qui furent exploitées par Stockalper et par d’autres encore jusqu’à l’aube du XXe siècle.
Après des années de vicissitude où elle demeura inutilisée, la tour Stockalper fit l’objet d’une restauration à grands frais après la tragique chute de pierres en 2000 qui coupa le village de Gondo en deux en touchant une des ailes de l’édifice. Depuis son inauguration officielle le 31 mars 2007 en présence de l’ancien conseiller fédéral Adolg Oggi, la tour Stockalper abrite dès lors un hôtel-restaurant.
E. Le porche de l'église de Varzo (Italie)
Le porche d’entrée de l’église de Varzo, à la sortie de la route du Simplon. Selon la tradition orale, la construction de cet édicule, accolé à l'église existante dans le style alors en cours au XVIIe siècle, fut financée également par le baron Stockalper qui l’offrit à la communauté locale.
Il est vrai que d’autres édifices construits par le baron Stockalper méritent ici au moins une mention. Dans ce contexte, nous citerons l’église « Maria Himmelfahrt » à Glis, près de Brigue (ci-dessus), le collège jésuite et le monastère des Ursulines à Brigue, sans compter les nombreux édifices ou portions d’édifices qu’il a contribué à enrichir ou compléter dans la région du Simplon.