B. La branche des Lincio de Brenles | ||
Afin de retrouver le lien entre les différentes branches de la famille Lincio et certainement oublié de tous, j'ai pris beaucoup de temps, mais aussi de plaisir à me pencher sur l'histoire de cette branche de la famille, qui nous emmène, avec de multiples péripéties, de Varzo à Paris, puis à Moudon et Lausanne, pour enfin se fixer à Brenles, où vivent encore la plupart de ses membres ! Les informations données ci-après résultent de plusieurs démarches, que je tente de résumer ci-après :
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1. Domenico Lincio (1788 - 1848) | ||
Ce personnage est intéressant à plus d'un titre. Fils d'un autre Domenico (mort en 1817) et petit-fils de Pietro-Antonio (1723-1777), il vécut enfant la Révolution française, puis les guerres d'expansion napoléoniennes, qui s'étendirent aussi à l'Ossola. Comme nombre de ses contemporains, il s'expatria de Varzo, au début du XIXe siècle, certainement après la proclamation de l'empire par Napoléon Ier (1804), pour s'établir à Paris avec sa famille, où il exploita en tant que peintre-vitrier un commerce, sis dans le Faubourg St-Honoré, (commerce de couleurs). Selon l'abbé Manzini, c'est la raison pour laquelle ont été peints les portraits en sa possession, probablement par des clients exerçant l'art du portrait. Il mourut à Paris (Belleville) en 1848, où repose sa dépouille. De son union avec Anna-Maria Passello, il eut deux fils:
Louis-Victor Lincio (1833-1902), l'autre fils retrouvé Ce qui est intéressant à noter, c'est que ledit Domenico ne s'arrêta pas là, car, en pleine vigueur de ses cinquante ans, il eut un autre fils, comme nous l'apprennent les registres d'état-cvil de Paris. Il s'agit en l'occurence de Louis-Victor Lincio, né le 20 mai 1833 de ses oeuvres avec Louise-Aimée Deprez, née en 1800, qui n'était autre que la mère de sa belle-fille, Louise, épouse de Antonio-Auguste ! A noter que la mère de l'enfant refusa de le reconnaître ! Je n'imagine pas les réactions familiales liées à cette naissance, dûment attestée par acte de l'Etat civil ! Quelques fussent devenues les relations familiales, ledit Louis-Victor, qui exerçait la profession de garçon de magasin, épousa le 05.04.1881 (soit à près de 50 ans et bien après la mort de son père en 1848) Adèle Alphonsine Carpentier, couturière, née le 3 mai 1851, de 20 ans sa cadette, fille majeure de Jean-Joseph Carpentier, saunier, et de Adèle Alexandrine Blondy, couturière, tous deux prédécédés. L'acte de décès de Louis-Victor, daté du 12 octobre 1902, mentionne qu'il était alors domicilié Boulevard Voltaire 55, à Paris, et qu'il exerçait la profession de concierge. Fille de Louis-Victor et de Adèle Alphonsine Carpentier Le couple, alors domicilié au chemin des Rosiers 22, à Paris, eut tardivement une fille, Marcelle Louise Lincio, née le 3 novembre 1885, qui connut deux unions, sans descendance ultérieure :
Nous ne connaissons malheureusement pas la date du dècès de Marcelle Louise Lincio. | ||
2. Antonio Auguste Lincio (1819 - 18??) et son épouse Louise, née Deprez (1822-18??) | ||
Nous voici arrivé à l'ancêtre direct de la branche des Lincio de Brenles par son fils Clément, mais aussi l'ancêtre maternel des descendants Manzini et Demarchi, par ses deux filles. On ne sait pas de quelle manière il est entré en relation avec celle qui deviendra son épouse le 13 août 1842, à savoir Louise Deprez, née à Port-sur-Saône en 1822, fille de Louise-Aimée Deprez, sans que l'on connaisse véritablement le nom de son père (l'acte de naissance qui n'en fait nullement mention). Ce que l'on sait en revanche, c'est qu'à l'époque de son mariage, il est alors domicilié rue du Faubourg du Temple, n° 137, à Paris et que sa future épouse (mineure) est mentionnée comme exerçant l'activité de sage-femme. On pourrait présumer que les deux futurs époux vivaient dans un cercle relativement proche à Paris, eu égard aux évènements intervenus au sein de la famille (naissance de Louis-Victor Lincio en 1833, fils "naturel" de Domenico et de Louise-Aimée Deprez, belle-mère de Antonio Auguste). Il est intéressant de noter que les témoins cités dans l'acte de mariage établi par la paroisse de St-Laurent, à Paris, sont : François Dériaz, teinturier, demeurant rue de l'Hôtel de ville 12, le Sieur Jacques Antoine Anvaria, marchand de verres, demeurant rue du Faubourg St-Martin 90, Louis-Isidore Etienne, marchand de vins, demeurant Boulevard de la Chopinette 2, à Belleville, et Antoine Jouvente, marchand de nouveautés, demeurant rue du Faubourg du Temple 112. Il s''agit là de commerçants avec lesquels Antonio Auguste entretenait certainement des liens ténus et qui illustre bien le microcosme économique existant alors à Paris, avec, comme arrière-fond, la révolution industrielle naissante. Paris compte alors nombre d'expatriés, à l'image de Antonio-Auguste et d'autres ressortissants de familles de Varzo (Storno, Salina, Caramello, Bono, pour ne citer qu'elles, actives notamment dans le négoce et la poterie d'étain). De cette union naîtra tout d'abord à Paris, en 1844, Louise Augustine, qui poursuivra sa vie en Suisse avec ses parents. Il apparaît que cet "épisode parisien" s'achève pour Antonio Auguste entre 1847, année de naissance de son fils Clément (à Lausanne) et 1849, puisqu'on le retrouve dans un stade ultérieur de sa vie, installé tout d'abord à Moudon, où il est mentionné le 14 juin 1849 comme négociant en tissu, associé avec Gabriel Pavarin, lui aussi de Varzo. Son autre fille , Louise Alexandrine Sophie naît à Lausanne en 1851. Antonio Auguste a alors une trentaine d'années et il entreprend d'ouvrir le 10 juin 1861, en raison individuelle, un magasin de tissus à Lausanne, rue du Grand St-Jean 23, dans la maison Adamina. Il est possible que les vicissitudes politiques du temps à Paris, liées peut-être aussi à des questions économiques, aient conduit la famille d'Antoine Auguste à venir s'installer en Suisse, avec le concours d'autres familles de varzesi. On ne sait pas ce qu'il advint à cette époque de ses relations avec son père, Domenico, décédé à Belleville le 2 janvier 1848, son frère Federico, né le 15 octobre 1822, ou encore son demi-frère, Louis-Victor, alors adolescent de 13 ans, qui vécut à Paris et y mourut en 1902. Par ailleurs, il est aussi possible qu'il ait été en relation à cette époque avec des membres de la famille Lincio des autres branches établies dans le canton de Vaud, dont cependant aucune trace ne semble avoir été conservée. De son union avec Louise Deprez, nous pouvons identifier 3 enfants : A. Louise Augustine, née à Paris le 1er septembre 1844. Elle épousa le 8 mars 1875, à Aigle, Gaetano Gaudenzio MANZINI, âgé de 27 ans et dix mois, fils de Giiovanni Manzini et de Giovanna, née Credondani, de Cavandona, province de Novara (Italie), veuf en premières noces de Louise Sophie, née Cornioley. De cette union naquit Louis-Auguste Manzini (1877-1948), qui vécut à Lausanne et fut très actif dans les milieux catholiques de cette ville. De son mariage avec Madeleine Emma Niering (1882-1965), il eut trois fils, à savoir 1. Auguste Manzini (mort en 2001), qui fut curé de Menières/Fr durant de nombreuses années, et qui conservait dans son presbytère les tableaux de ses ancêtres maternels reproduits dans le présent article; 2. Victor-Georges Manzini (né en 1908); 3. Louis Manzini (1911-1988), technicien en chauffage, installé à Moudon. De son mariage avec Jeanne Laemle (née en 1916), sont nées 2 filles. B. Clément, né le 4 octobre 1847, à Lausanne. Avec l'autorisation donnée par son père (cf. le document ci-après), car mineur au moment des faits, il épouse le 9 février 1864, à l'âge de 17 ans, Marie Louise Bessaud, née le 1er juillet 1840, fille de Jakob Daniel et de Louise Catherine, née Spiger. Les témoins du mariage sont : Rémi Trivelli, de Varzo, et Pierre Brandt, de Lugano/TI, tous deux domiciliés à Lausanne. Il semble que l'épouse soit décédée avant le début de l'année 1884. De cette union naquirent (à notre connaissance) les 2 enfants suivants : 1. Louis-Frédéric-Clément , né le 15 décembre 1865, à Lausanne, agriculteur établi à Brenles, qui épousa le 13 février 1903 Emma Senn, de Lucens, dont est issue la famille Lincio de Brenles (Emile-Marcel - Freddy, puis ses deux fils, Michel et Philippe). 2. Julie, née le 23 mai 1869, aux Eaux-vives à Genève; et qui épousa le 28 janvier 1884 à St-Jean-de-Maurienne (Savoie) , Dominique Bernardi, né le 4 mai 1858 à Foglizzo (Torino, Italie), manoeuvrier, fils majeur de Bartholomé Bernardi et de Marie, née Bonano, cultivateurs. Tous deux sont alors établis à St-Jean-de-Maurienne et il est précisé dans l'acte de mariage que Julie est la fille majeure de Clément, sans domicile connu, et de la défunte Marie-Louise Bessaud, son épouse. A ce stade, les descendants de cette union ne sont pas connus. Nous ne possédons que peu d'informations sur la vie de Clément Lincio et beaucoup de questions restent ouvertes à son sujet. Quelle activité exerçait-il et dans quels lieux ? Quelles relations a-t-il entretenu avec son épouse et ses deux enfants ? A-t-il eu plusieurs domiciles au cours de sa vie, eu égard au fait que sa fille, Julie, est née à Genève. Enfin pourquoi est-il mentionné comme "sans domicile connu" en janvier 1884, alors qu'il ne semble pas être décédé à cette date. Est-ce en raison de problèmes familiaux ou économiques ? Autant de pistes à explorer encore ! C. Louise Alexandrine Sophie, née le 24 février 1851, à Lausanne. Elle épouse le 24 avril 1872, à Aigle, Auguste DEMARCHI, âgé de 26 ans et trois mois, fils de Pierre Demarchi et d'Angela, née Majola, de Curino (Italie). La recherche des descendants de cette union n'a pas été encore entreprise. | ||
A. La branche Lincio installée en Suisse romande, plus particulièrement dans le canton de Vaud (Begnins et Aubonne, mais aussi à Payerne et Lausanne) | |||||||
Partant du lieu d'implantation historique connu de la famille Lincio dans la fraction de Piaggio, et ses environs immédiats (Porta-Cuccini, Lincio), dans la commune de Varzo et des indications ressortant des registres de baptêmes et de décès conservés dans les archives de la paroisse de Varzo, les données généalogiques données ci-après sont bien documentées jusqu'au début du XIXème siècle (soit jusqu'à mon ancêtre direct Giovanni-Antonio LINCIO, 1807-1866). Ces données ressortent par ailleurs des recherches généalogiques effectuées au cours du XXème siècle par feu le Docteur Francis FAME, dont la mère, Caroline Philippine LINCIO (1866-1914) avait épousé le 15.03.1888 à Nyon Jean-Auguste FAME (1861-1947). Après deux ou 3 générations, la plupart des membres de cette branche de la famille demanderont d'acquérir la bourgeoisie du lieu de leur établissement et ainsi la nationalité suisse. Ainsi, on relèvera la bourgeoisie de Begnins accordée en 1923 et celle d'Aubonne en 1956 à différents membres. De nombreuses questions subsistent encore pour l'établissement des générations ascendantes et les lignées collatérales dont je n'ai pu à ce jour établir avec exactitude la descendance précise et le lieu d'implantation de celles-ci, en raison notamment de la redondance des prénoms donnés, tels que Giovanni-Antonio, Gabriele ou encore Domenico et la difficulté de retranscription des registres tenus exclusivement en langue latine jusqu'au début du XIXème siècle . Descendance de Giovanni-Antonio LINCIO et Maria STELLINI | |||||||
1. Giovanni-Antonio (Jean-Antoine), de Varzo (Porta-Cuccini ou Piaggio),
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Teresa Sorno 1809-1872 | |||||||
2. Gabriele-Antonio-Giovanni (Gabriel-Antoine-Jean), de Varzo (Porta-Cuccini),
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3. Maddalena (Madeleine), de Varzo (Porta-Cuccini),
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4. Maria-Maddalena (Marie-Madeleine), de Varzo (Porta-Cuccini),
+ Gabriele LORENZONE, de Varzo | |||||||
Descendance de Giovanni-Antonio LINCIO et Teresa STORNO | |||||||
1. Angelo-Gabriele (Angel-Gabriel), de Varzo (Piaggio),
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2. Celestino-Simeone (Célestin-Siméon), de Varzo (Piaggio),
| Célestin Lincio, son épouse, avec leurs fils Frédéric et Célestin et leurs épouses | ||||||
3. Maddalena (Madeleine), de Varzo (Piaggio),
+ Giorgio STORNO, de Varzo, négociant (1830-1917) | |||||||
4. Marianne, de Varzo (Piaggio),
+ César BONO, de Varzo, négociant (1847-1901), dont Charles (1887-1975) et Ernest (1880-?) | |||||||
5. Giovanni-Clemente (Jean-Clément), de Varzo (Piaggio),
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A compter de cette génération, les descendants de Giovanni-Antonio LINCIO et Teresa STORNO demeureront en terre vaudoise, où ils se fixeront de manière durable, en particulier à Begnins, village du district de Nyon, où coexisteront jusqu'au début du XXème siècle plusieurs magasins exploités par les frères Célestin-Siméon et Jean-Clément et leurs enfants respectifs, ainsi qu'à Oron-la-ville, où un commerce général sera également exploité par les descendants de Angel-Gabriel (famille FAME, par mariage de sa fille Caroline-Philippine avec Jean-Auguste FAME, aussi originaire de Varzo). A noter également l'existence du commerce Lincio & Gatti, à Monthey (VS). Voir les documents photos à ce sujet. | |||||||
Descendance de Angel-Gabriel LINCIO et Caroline SCATTA | |||||||
1. Gabriele (Gabriel), de Varzo (Piaggio),
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2. Jean-Célestin-Anselme, de Varzo (Piaggio)
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3. Caroline-Philippine, de Varzo (Piaggio)
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4. Victor, de Varzo (Piaggio)
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Descendance de Célestin-Siméon et Marianne PAVARIN | |||||||
1. Gabriele-Celestino (Gabriel-Célestin), de Varzo (Piaggio),
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2. Célestin-Joseph, de Varzo (Piaggio)
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3. Frédéric-Gabriel, de Varzo (Piaggio)
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4. Albert-Jean, de Varzo (Piaggio)
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5. Alfred-Georges, de Varzo (Piaggio)
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Descendance de Célestin LINCIO Branche établie à Aubonne par Alfred Lincio Serge et Pascal Lincio, vers les années 1960 |
Documents concernant Celestin-Simeon LINCIO (1840-1918) fils de Giovanni-Antonio et de Teresa, née STORNO, époux de Marianne, née Pavarino | ||||
Alors qu'il s'est établi à Begnins (Suisse, VD) dès 1869, Célestin-Siméon LINCIO acquiert le 06.10.1879 de Agathe Vandoville, veuve de Giorgio Bono, née en France, un immeuble d'habitation (photo ci-dessous) sis au centre de la bourgade de Varzo (Italie, Piémont), où il entreprend différentes transformations en 1880 (élévation d'un étage) achevées en 1881 (cf. la mention faite dans la ferronnerie de l'imposte au-dessus de la porte d'entrée de l'immeuble côté rue : L.C. 1881) et où il passe sa retraite et y meurt en avril 1918. Sa veuve, Marianne, née Pavarino, lui survivra 15 ans. Célestin (père) acquiert encore le 27.04.1885 de Domenica Bono, épouse du peintre Adolfo Vischi, de Crevoladossola, un pré jouxtant sa propriété de Varzo Centro acquise en 1879. C'est son fils aîné, Albert, retourné vivre à Varzo après avoir combattu dans l'armée italienne durant la première mondiale (devenu syndic du lieu, "podesta", et Président de l'association nationale des combattants) qui reprendra l'immeuble au décès de son père en 1918, avant de passer à son frère, Alfred et sa descendance en 1949, au décès d'Albert. L'immeuble sera vendu définitivement à un tiers en 2020. Le nom de la rue au bord de laquelle se situe l'immeuble ("via Alberto Lincio") a été donné par les autorités locales après la seconde guerre mondiale en mémoire d'Albert Lincio. | ||||
Maria Pavarino, nièce de Marianne Lincio, née Pavarino, qui vécut dans la maison presque jusqu'à sa mort en 1993 | ||||
Célestin-Siméon acquiert encore le 11.06.1883 l'immeuble d'habitation voisin à un seul étage avec le passage souterrain (petit immeuble adjacent ci-dessous, côté rue), où s'installeront au début du XXème siècle son fils aîné Célestin, avec son épouse Eugénie, née Plino, et leurs enfants, à leur arrivée de Begnins après la remise de leur commerce à l'enseigne Lincio-Plino. Célestin (fils) y décède à l'âge de 50 ans. L'immeuble est vendu par leurs descendants à un tiers vers le milieu du XXe siècle. Alors que le fils aîné, Jean Lincio, s'est établi en France depuis sa jeunesse (Paris, puis Annecy, où il décéde), leur dernier fils, Rémy, entré plus tard dans les ordres, y est né. Il exercera plus tard son ministére dans le canton de Vaud, à Lausanne et Prilly, emmenant avec lui en Suisse ses 3 soeurs, Claire, Marie-Louise et Yolande, tous et toutes décédé(e)s en Suisse. Sa soeur, Madeleine, épouse Giovanni-Batista Citrini, dont elle aura trois enfants, qui ont fondé leurs familles en s'établissant à Domodossola (Luigina, Alberto et Gabriella). Leur soeur, Zoé Lincio, reste à Varzo et épouse Egidio Peduzzi. | ||||